Nous nous levons un peu tard d’après les informations que nous avons ce matin: il fallait prendre le bus de 7h30 pour avoir le bus de connexion à Nata à 11h30, mais ça, ils auraient pu nous le dire avant!! Bref, nous prenons le bus de 9h30 et pour la première fois du voyage nous nous retrouvons vraiment avec la population locale. Il fait une chaleur torride!! A notre tour d’être les bêtes curieuses!!!

Nous arrivons à Nata vers 13h et commençons à chercher quelqu’un qui pourrait nous amener à Kasane. Après seulement 3 essais (et encore c’est Arno qui s’est coltiné les demandes, Estelle surveillant les affaires), nous trouvons un gars qui est prêt à nous prendre dans son 4x4 « commercial » (que 2 places à l’avant) moyennant une participation pour l’essence. Cool! Nous montons donc à l’arrière avec tous nos sacs (nos 2 gros sacs-à dos, nos 2 petits sacs-à-dos et notre cuisine portative avec nos provisions et le bidon de 5l d‘eau! Nous voyageons léger quoi…). La route vers Kasane est vraiment mauvaise, tellement mauvaise que des pistes parallèles à la route ont été créées. Comme quoi le goudrons sans entretien c’est pas terrible, rien de mieux que la bonne piste de sable!

Passés la barrière sanitaire, le gars nous fait passé à l’avant pour avoir un peu de compagnie pour les 4h de voyage. Il travaille dans une compagnie de télécom et va à Kasane pour établir une connexion avec le Zimbabwe. Il parle très bien anglais et nous discutons de nos pays respectifs, le Botswana à l’air d’ un pays très stable économiquement, politiquement et en pleine croissance. Ils viennent de découvrir de gros gisements d’or et d’argent exploités par des sociétés nationales: ils ont tous compris eux! Le voyage est assez éprouvant car nous sommes à deux sur une place avec le gars qui nous crie dans l’oreille en anglais, nous disant qu’il est content que sont pays soit pour la peine de mort, car y en a marre des Zimbabwéens qui viennent au Botswana et qui les assassinent pour voler un téléphone… Il est très gentil mais c’est une autre culture, et d’autres préoccupations, c’est sûr!

Le voyage se passe bien, en arrivant vers Kasane nous traversons d’immenses champs de culture avec des marabouts (les oiseaux, pas les autres…), puis nous voyons tout d’un coup 16 éléphants traverser la route. Celle-ci traverse le parc de Chobe, caractérisé par la plus grande concentration d’éléphants en Afrique.

Bonne journée! Sans la voiture c’est autre chose mais on a un peu l’impression que notre voyage commence maintenant. Nous allons par force rencontrer plus de gens et certainement moins intéressés par notre pognon!! Nous devrons maintenant ranger nos gros sacs dans les absides de la tente et veiller à bien fermer la porte à clé ;-)

Nous faisons chemin arrière pour reprendre le ferry et se diriger vers Maun. Nous pensons nous arrêter en route pour visiter une coopérative de paniers, mais comme c’est dimanche, tout est fermé. Nous avons quand même la chance de trouver une station essence ouverte, sinon nous aurions été paralysés en cours de route…

8h, embarquement en camion pour aller sur le lieu de départ des mokoros. Notre chauffeur Tix place nos affaires dans le bateau (ah oui, ce que nous n’avons pas précisé c’est que cela vaut très cher , mais qu’il faut aussi tout prévoir: équipement de camping et nourriture pour les 2 jours…).

Tix longe les bords pour éviter de se retrouver au dessus d’un hippopotame et avance très lentement pour les voir et les éviter. Une fois, il a donné un coup d’accélération, s’est assis rapidement dans la pirogue et nous a demandé de nous taire: un hippo derrière évité de justesse, un hippo devant marchant sur l‘herbe… Grosse frayeur! Bien que les hippos soient végétariens, ils restent très agressifs et il arrive qu’ils sautent sur l’embarcation…

Le soir nous allumons un feu d’enfer, pour faire fuir les éléphants. Tix rigole bien lorsque nous nous protégeons des moustiques, avec nos vêtements imprégnés, notre spray et nos encens anti moustiques, pour lui l’éléphant est un bien plus gros risque! Ils sont plus sauvages que dans les parcs nationaux et n’hésitent pas à charger lorsqu’ils sont dérangés, provoquant des morts dans les villages tous les ans…

Nous suivons l’Okavango depuis Rundu jusqu’au Ngepi Camp, situé au début du delta de l’Okavango. En route nous nous arrêtons voir les Popa Falls, que nous avons cherchées comme tous les touristes croisés. Il s’agit apparemment de petites cascades (qui ressemblent plus au remous de la Gartempe pour les lecteurs connaissant le Breuil, qu‘aux chutes du Niagara!), rien à voir avec Epupa Falls, bien que les noms soient proches! Ensuite nous sommes allés dans Mohembo Game Reserve, voir des hippos et des éléphants, que nous avons aperçus d’assez loin et enfin halte au Ngepi Camp.

Nous avons dormi au bord de l’Okavango au son des hippos! Et on peut vous dire que ce n’est pas discret !