Ce matin nous partons nous renseigner sur les transports pour la suite de notre parcours. Celui que nous souhaitons suivre n’est pas simple d’accès et si les bateaux à voile y vont, ils sont souvent soumis aux caprices du vent, qu’il est obligatoire d’avoir du Nord, car ces bateaux ne sont pas capables de remonter au vent. Nous trouvons plusieurs possibilités mais aucune parfaite (soit trop chère, soit un peu aléatoire). Nous décidons donc d’attendre un jour de plus à Morondava.

Après la dégustation d’un crabe grillé au gingembre (un délice, et oui ici on ne s‘en fait pas!) nous allons piquer une tête dans la mer: première fois que l’on goutte aux eaux du canal du Mozambique et elles sont bien chaudes! (environ 30°!). C’est bien agréable!

Encore 16km de piste pour nous rendre aux grandes Tsingy où notre guide local, Marcelin (Nous l‘appelions Saint-Marcelin ;-)), nous attend avec un baudrier pour chacun. Le circuit de 3-4h est aménagé en sorte de via ferrata. Nous commençons doucement dans la forêt, puis passons dans les fissures de la roche très étroites et profonde de plus de 50m, nous nous abaissons pour passer à travers des grottes de calcaire et enfin nous montons des échelles et escaladons un peu pour arriver au sommet. Le spectacle est hallucinant et lunaire: des pics acérés à perte de vue avec de la végétation « exotique » au milieu.

L’après-midi, après avoir pique-niquer au camp, nous repartons visiter les petites Tsingy, moins impressionnantes par leur taille mais très jolies aussi car la végétation a plus envahit la roche.

Enfin le soir nous partons faire une marche de nuit à la recherche de animaux nocturnes: nous aurons la chance de voir des Micro Seb, des tout petit lémurien d’à peine 10 cm, des caméléons à foison, un long serpent jaune grimpant dans un arbre et un bébé boa dans un trou d’arbre cherchant des grenouille.

Dernière matinée de pirogue et pour l’avouer nous sommes un peu impatients de retrouver la terre ferme. Cette inactivité dans la pirogue nous a semble-t-il plus fatigués que si nous avions fait un treck de 2 jours!

Nous prenons la charrette à zébu (le « 4x4 Zébu » comme ils l’appellent ici) pour rejoindre le véritable 4x4 qui nous mènera à Belo sur Tsirinbinha. Le soir, certainement pour combler le manque de « civilisation » des derniers jours, nous sommes allés boire un pot (enfin, un gros pot) avec Arnaud, Omega, notre piroguier Olivier et José notre chauffeur « Bô Gosse » (avec un tatouage de langouste sur le bras, il nous a dis qu’il aimait beaucoup la langouste) dans un bar-discothèque très local où la danse collés-serrés fait fureur ainsi que les chansons réunionnaises un peu chaudes («je veux toucher la ficelle […] en lycra, en coton, en dentelle »). Nous avons plus que gouté le rhum local … La nuit fut courte et le lendemain matin difficile.

Embarquement dans les pirogues à 7h. Nous avons 2 bateaux avec 2 piroguiers dans chacun d’eux. Nos piroguiers sont Guistan et Olivier et c’est parti pour notre première journée sur la Tsirinbinha!
La rivière est beaucoup plus large que l’on se l’imaginait et peu profonde, nous avançons en zigzagant pour éviter les bancs de sables.

Des manguiers géants et autres arbres bordent la rivière et les oiseaux y sont nombreux: aigrettes, hérons, martins pêcheurs… Les jacinthes d’eau fleurissent et flottent à la surface nous faisant croire à la présence de crocodiles (et oui c’est reparti les hallucinations d’animaux!!). Il faut dire que notre piroguier Olivier nous promet des choses impossibles: « on peut voir des hippos ici ? » « Ah oui, demain ». Nous avons appris par la suite qu’il n’y a plus d’hippos à Madagascar depuis bien longtemps!…il comprends pas grand-chose  au Français et pas tres contrariant.



Les villages sont construits en bois en en terre au bord de l’eau et les plantations de riz et de tabac sont directement cultivés dans le sable. La rivière est une véritable source de vie, y compris pour les zébus qui viennent s’y désaltérer.

Nous nous arrêtons au coucher du soleil sur une lagune de sable ventée. A 150m se trouve une petite paillotte avec une pancarte « hôtel- bar-restaurant » où vit une famille. Les enfant sont venus s’amuser à nous apprendre quelques mots malgaches («Voulana »= lune, « Kitala »=étoile, « Lanita »=ciel) et une chanson très locale (« mamamamamamaaaa mamamamamamaaa y Diego Maradona!!).

Dans les bourrasques de vent nous tentons de planter notre tente alors que les autres décident de dormir à la belle étoile: nous avons fait le bon choix car une heure plus tard le vent tombe et les moustiques viennent attaquer.

Nous louons des vélos et partons dans les environs d’Antsirabe, la région  des lacs. Et c’est parti pour 58 km de piste caillouteuse principalement (nos fesses s’en sont souvenus…) à travers différents petits villages authentiques, au bord de lacs notamment le lac Tritriva, magnifique lac vert au fond d’un cratère, à travers les rizières et les plantations en terrasses… C’est vraiment un mélange entre l’Afrique et l’Asie!

Nous nous retrouvons par hasard dans une fête malgache, où les chants et les danses traditionnels se jouaient ainsi que les jeux de roulette et de paris. Nous étions regardés un peu curieusement alors nous ne sommes pas restés très longtemps.




Au retour nous nous arrêtons dans un village où une fête de retournement des morts était célébrée. Tous les 3, 5 ou 7 ans, ils exhument le ou les morts afin de changer leur linceul et faire la fête à côté de sa tombe pour montrer que le mort est toujours aussi présent dans la famille. C’est une fête très importante où famille, amis, voisinage sont invités et les gens de passage (notamment les blancs) sont les bienvenus car signe de chance et richesse. Ainsi nous avons été bien accueillis, ils nous ont demandé de prendre des photos en compagnie du mort, c‘est assez étrange mais pourquoi pas ! Et ensuite nous sommes rentrés à Antsirabe. Bonne journée de vélo dans les pattes mais vraiment belles balades au coté de la population malgache, très chaleureuse qui nous saluait tout le long de notre parcours.

De retour à Antsirabe, nous nous désaltérons à l’hôtel des thermes, vestige des fastes, du temps où les Français étaient présents et venaient en cure thermale.