Ce matin Arno se lève pour aller voir le levée du soleil depuis la colline avoisinant l’hôtel, où poussent des cactus. Il est bien courageux car il fait très froid: -15° la nuit et la température ne commence à monter qu’aux premiers rayons du soleil! Après un petit déjeuner pantagruélique (corn flakes, pains, gâteau fait maison, yaourts, boissons chaudes…) nous partons pour le salar d’Uyuni. Il est toujours aussi blanc immaculé et nous nous arrêtons pour faire des photos rigolotes, profitant de l’effet d’optique.

Nous nous arrêtons à l’isla del Pescadores, l’île du poisson, son nom venant de sa forme. Elle est située au milieu du salar blanc, ce qui donne une impression de mer glacée environnante. Cette île bien connue est couverte de cactus de plusieurs centaines d’années et nous sommes en admiration devant ce lieu si irréel, même Arno qui y revient pour la deuxième fois. On se dit que cette région est vraiment unique: tous les jours nous découvrons des paysages magiques, tous différents les uns des autres et tous aussi surréalistes. En 3 jours, nous n’arrêtons pas d’être émerveillés et l’appareil photos chauffe!!

Avant de retourner à la voiture nous observons une viscache, petit herbivore, moitié lapin, moitié écureuil. Puis nous nous dirigeons vers le premier hôtel de sel, où ils vendent à présent des souvenirs puis nous rejoignons Colchani, où encore une fois des étales de souvenirs bien kitchs nous attendent. Nous déjeunons dans cette petite ville puis repartons direction le cimetière de trains à côté de Uyuni. Ici sont rassemblées de vieilles locomotives à vapeur, entreposées au milieu du désert depuis plus de 60 ans. Elles rouillent tranquillement, seulement dérangées par la visite de quelques touristes.

Natalio, notre chauffeur nous laisse à Uyuni, nous prenons une chambre et allons réserver notre bus pour le lendemain. Nous profitons des derniers rayons du soleil pour faire un  tour du marché.

Ca y est nous partons direction la Bolivie!! La première étape est la douane chilienne à San Pedro pour faire tamponner nos papiers de sortie et nous avons la mauvaise surprise de trouver une file d’attente déjà très longue malgré l’heure matinale. Tant pis nous attendons plus d’une heure dans le froid et nous en profitons pour faire connaissance avec les 4 personnes qui partageront le 4x4 avec nous: Raphaël et Joël, deux infirmiers suisses germanophones de Zürich, Candi et Mitzia, deux italiennes de Naples.
Les papiers remplis nous repartons en mini-bus vers le poste frontière de la Bolivie à environ 1h de route. Celui-ci est perdu dans le désert au pied du volcan Licancabour, à près de 4800m d’altitude. Ici, l’administration se fait plus rapidement et après un petit déjeuner en compagnie d’un renard du désert, nous embarquons dans notre 4x4 conduit par Natalio. Notre chauffeur n’a que 26 ans mais il en parait bien plus, le froid et les conditions climatiques difficiles marquent très tôt les visages. Il nous explique que nous risquons d’avoir un peu mal à la tête à cause de l’altitude et nous distribue des feuilles de coca à mâcher, remède local très efficace contre le mal des montagnes.
Nous longeons la laguna blanca, pour nous rendre à la laguna verde. Et le spectacle commence!! Car il s’agira d’un véritable spectacle pendant les 3 jours qui suivront, les beautés naturelles se suivant d’heure en heure.
La laguna verde est très verte ce matin car le vent souffle. Le volcan Licancabour qui la domine est encore un peu enneigé, les contrastes sont magnifiques. Arno ne regrette déjà pas d’être revenu ici seulement après 4 ans, les paysages sont tellement beaux qu’on ne s’en lasse pas.

Nous longeons ensuite le désert de pierre de Dali, ainsi nommé car le peintre italien se serait inspiré d’une photo de ce lieu pour ses peintures. Les pierres noires sont plantées dans le sable doré, sans savoir d’où elles viennent.

Puis nous traversons le salar de Chalviri pour rejoindre les sources d’eaux chaudes, où Arno et les deux suisses ont pris un bain dans une piscine naturelle. Estelle n’a pas été tentée, la température extérieure refroidissant son élan…De la piscine la vue est extraordinaire. Quelques vigognes se baladent, grignotant les jeunes pousses.

Nous continuons notre route vers les geysers de Sol de Manana, moins impressionnants que ceux vus au Chili, mais avec beaucoup de piscines de boues bouillonnantes.

Enfin après déjeuner, nous allons voir le coucher du soleil sur la laguna colorada, la plus grande et de loin la plus belle. L’eau est couleur rouge et les bancs de borax blanc (ce n’est pas du sel) ajoute au contraste. Quelques flamands roses s’y trempent les pieds ainsi qu’un troupeau de lamas. Arno est stupéfait du niveau de l’eau bien plus bas qu’il y a 4  ans, et du faible nombre de flamands. Cela l’inquiète beaucoup, peut être que ces beautés naturelles sont elles aussi en train de disparaître…

Le soir nous jouons aux cartes, redoutant le moment d’aller se coucher dans les draps glacés. Nous sommes toujours à 4800m d’altitude, et le froid tombe aussi vite que la nuit.

Après avoir réservé notre tour pour Uyuni que nous débuterons dans 2 jours, nous allons visiter le petit musée de la ville de San Pedro. Des objets et des techniques (agricultures, taille des pierre, tissage…) de la vie quotidienne des premiers habitants de la région y sont présentés. Cette région a été habitée dès 12000 avant JC!
Ensuite nous nous préparons un sandwich avant de partir à vélo dans la vallée de la mort, et celle-ci mérite bien son nom, car nous avons bien cru mourir dans une côte ensablée, poussant nos vélos sur plus d’un kilomètre sous le soleil brûlant du désert! La vallée de la mort est un cañon de roche rouge et de dunes dorées, c’est vraiment désertique, pas âme qui vive hormis les sand-boarders!

Ensuite nous nous dirigeons vers la vallée de la lune, un peu moins hostile, quoique toujours très désertique. La vallée est plus ouverte que la précédente, offrant des paysages lunaires exceptionnels: dunes de sable doré ou gris, rochers basaltiques laissés dans le sable tels des comètes, montagne rouges marrons… Nous apprécions ces paysages d’autant plus que nous ne croisons pas grand monde sur notre chemin.

Nous finissons la journée par observer le coucher de soleil du haut d’une dune, puis revenons soleil couchant à San Pedro, les jambes bien fatiguées!!

Après une grasse matinée, nous décidons d’aller nous balader à pied dans les environs de San Pedro suivant les conseils d’un couple Americano-Belge rencontré la veille. Nous partons donc en direction du Pukara de Quitor qui est un site archéologique des gens vivant ici il y a un bon moment! (parole de géomètre archéologue  ). Nous avançons avec dans notre dos la chaîne des volcans enneigés qui entoure San Pedro et nous comprenons pourquoi cette ville est si connue. Nous arrivons rapidement au pied du site qui est seulement à 3km du centre ville et décidons de continuer plus loin car nous avons envie de marcher et préférons visiter le site au retour.

Nous avançons dans une vallée où un cours d’eau serpente au milieu des joncs, les montagnes terreuses sur les cotés sont rougeoyantes et cela nous rappelle un peu la Jordanie.

Le chemin bifurque et commence à monter; La une vue est alors extraordinaire: le cours d’eau, la vallée verdoyante, les montagnes arides faisant de la meringue, le plateau désertique et en arrière plan le merveilleux Licancabur, cône presque parfait haut de presque 6000m entouré d’autres volcans

Au bout de la route un tunnel nous mène sur un altiplano lunaire où les dunes sont de tons roses, nous marchons dans ce désert jusqu’à des formations rocheuses avec des formes acrobatiques et une grosse pierre avec des pétroglyphes. Après la pause déjeuner, nous rebroussons chemin et Arnaud passe sur la montagne au dessus du tunnel où un sommet donne une vue panoramique à 360 degrés sur le salar d’Atacama et toute la région.

En redescendant nous nous arrêtons au Pukara de Quitor pour visiter et admirer le coucher de soleil du mirador.

C’est parti pour une grande épopée puisque nous prenons le bus à 10h en direction de Santiago que nous rejoignons à 11h50 puis nous enchaînons avec un autre bus à 12h20 pour San Pedro de Atacama au nord du Chili. Et là nous battons notre record puisque nous allons rester 22h dans le bus! Nous n’arriverons que le lendemain midi. Heureusement les bus ici sont confortables et nos sièges peuvent presque s’allonger complètement. De plus ils nous servent des petits snacs un peu comme dans l’avion en moins bien tout de même. Et comme dans l’avion aussi, des films sont passés (mais pas terribles…). Donc pour aujourd’hui pas grand-chose à raconter, les paysages défilent, entrecoupés de sommeils.